





English Version
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Imagine this.
You’ve been living for twenty-five years with thirty other families.
And I don’t mean in an apartment building but in Germany, in a massive former collective farm on the edge of Poland, bought after the fall of the Berlin Wall.
Some came to escape the city.
Some came to reinvent the world.
Some were just looking for a quiet place to garden, raise children, or throw parties.
You’d think it couldn’t work.
Too many visions. Too many potential conflicts.
And yet, it holds.
Not because they wrote the right rules.
But maybe precisely because they never wrote any.
No founding document.
No charter or manifesto.
No values painted on the walls.
Just a story lived together.
A culture built through repetition and compromise.
Enspiral without instructions
That’s where I spent a few days this week.
The perfect backdrop for an Enspiral Europe retreat — the European branch of the New Zealand-born collective.
Over the years, Enspiral has become a constellation of initiatives and people connected by a bond that’s as hard to define as it is powerful to experience: a mix of trust, desire for impact, and mutual support.
What struck me the most was how they manage the network with very little formalization.
Again, the collective holds together mainly through a way of being together, crystallized over time.
Enspiral runs on a single retreat a year. Sometimes two.
In between, there are “pods” ; small groups of two to five people who meet at their own pace, exploring a shared topic: free love, artificial intelligence, money, or simply a need for a support circle.
A light structure.
A culture passed on mostly through presence and doing.
A collective where it’s the relationships that hold up the structure, not the other way around.



Structure as emergence
As someone who loves to write frameworks to understand things, with documents neatly filed in shared folders...
I found myself in a much more fluid world.
Where emotions weren’t “on the side,” but at the very center of everything.
I was surprised to feel a bit lost at first.
As if I was waiting for someone to give me the instructions.
This isn’t to say that spoken is better than written.
But I saw what a culture can be when it doesn’t need to be named to exist.
When it slowly takes shape through living together.
And it holds because people hold onto one another.
What if we let it happen?
Since coming back to Maysou, I’ve been thinking again about this image I often use:
you draw the frame, and let people paint.
Maybe the real challenge is finding the balance between what we define and what we let emerge.
Between the need to articulate, and the need to allow.
And I wonder, too: what really needs to be formalized here?
And what can remain in that oral memory passed from mug to mug, from firepit to kitchen corner, from one glance to another?
Does everything need to be said?
Or do some things carry more power when held in the everyday when they are lived before they are understood, when they are learned without being taught?
Maybe what structures a place isn’t its rules,
but the gestures repeated often enough to become culture.
And maybe the only thing we need to write down sometimes
is what we want to pass on, not what we want to control.
A big thank you!
To everyone who was there.
Thank you for the conversations, the stories, the moments shared around the fire.
Thank you for making me feel welcomed, held, seen and at the same time, for shaking up my ways of doing, my reflexes, my certainties.
Thank you for existing and for reminding me that I’m not alone in seeking other ways to live, to dwell, to work, and to love.
I felt at home.
And I want to come back and offer that feeling to everyone I meet.
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Version Française
Imagine.
Tu vis depuis vingt-cinq ans avec trente autres familles.
Pas dans un immeuble.
En Allemagne, dans une gigantesque ancienne ferme collective, à la lisière de la Pologne, rachetée après la chute du mur.
Il y a ceux qui sont venus fuir la ville.
Ceux qui voulaient refaire le monde.
Ceux qui cherchaient juste un endroit tranquille pour jardiner, élever des enfants ou organiser des fêtes.
Tu te dis que ça ne peut pas marcher.
Trop de visions. Trop de conflits potentiels.
Et pourtant, ça tient.
Pas parce qu’ils ont écrit les bonnes règles.
Mais peut-être justement parce qu’ils ne les ont jamais écrites.
Pas de document fondateur.
Pas de charte ou de manifesto.
Pas de valeurs écrites sur le mur.
Juste une histoire vécue ensemble.
Une culture construite dans la répétition et dans les compromis.
Enspiral sans mode d’emploi
C’est là que je suis allée passer quelques jours cette semaine.
L’arrière-plan parfait pour une retraite Enspiral Europe — la branche européenne du collectif néo-zélandais.
Enspiral, c’est devenu, au fil des ans, une constellation d’initiatives et de personnes reliées par un lien tout autant compliqué à définir que fort à vivre : un mélange de confiance, de volonté d’impact, et de soutien mutuel.
Et ce qui m’a le plus marquée, c’est leur manière de gérer le réseau avec très peu de formalisation.
Encore une fois, le collectif tient principalement sur une manière d’être ensemble, cristallisée dans la durée.
Enspiral, ça tient sur une seule retraite par an. Parfois deux.
Et entre les deux, ce sont des pods — de petits groupes de deux à cinq personnes, qui se retrouvent à leur rythme, pour explorer un sujet choisi ensemble : l’amour libre, l’intelligence artificielle, l’argent, ou juste un besoin de cercle de soutien.
Une structure légère.
Une culture transmise surtout par la présence et par le faire.
Un collectif où ce sont les relations qui font tenir la structure — pas l’inverse.
Une structure emergente
Moi qui aime écrire les cadres pour les comprendre et les documents bien rangés dans des dossiers partagés... je me suis retrouvée dans un monde beaucoup plus fluide.
Où la place des émotions n’était pas “à part”, mais au cœur de tout.
Je me suis surprise à me sentir un peu perdue au début.
Comme si j’attendais qu’on m’explique le mode d’emploi.
Ce n’est pas pour dire que l’oral vaut mieux que l’écrit.
Mais j’ai vu ce que peut une culture qui n’a pas besoin d’être nommée pour exister.
Qui se cristallise lentement, à force de vivre ensemble.
Et qui tient, parce que les gens tiennent les uns aux autres.



Et si on laissait faire ?
Depuis mon retour à Maysou, je repense à cette image que j’utilise souvent :
on pose un cadre, et on laisse les gens peindre. Peut-être que le vrai défi, c’est de trouver le juste milieu entre ce qu’on trace, et ce qu’on laisse émerger. Entre le besoin de dire, et celui de laisser faire.
Et je me demande aussi :
qu’est-ce qu’il faut vraiment formaliser ici ?
Et qu’est-ce qui peut rester dans cette mémoire orale qui circule de tasse en tasse, de brasero en coin de cuisine, d’un regard à l’autre ?
Est-ce que tout a besoin d’être dit ?
Ou est-ce que certaines choses ont plus de puissance quand elles sont portées par le quotidien, quand elles se vivent avant de se comprendre, quand elles s’apprennent sans être enseignées ?
Peut-être que ce qui structure un lieu, ce ne sont pas ses règles,
mais les gestes qu’on répète assez souvent pour qu’ils deviennent culture.
Et peut-être que la seule chose à écrire parfois,
c’est ce qu’on veut transmettre, pas ce qu’on veut encadrer.
Un grand merci!
À celles et ceux qui étaient là.
Merci pour les discussions, les partages, les histoires autour du feu.
Merci pour m’avoir fait sentir accueillie, tenue, vue, et en même temps, pour avoir bousculé mes façons de faire, mes automatismes, mes certitudes.
Merci d’exister et de me rappeler que je ne suis pas seule à chercher d’autres manières de vivre, d’habiter, de travailler et d’aimer.
Je me suis sentie à la maison. Et j’ai eu envie de revenir et d’offrir ce sentiment à toutes les personnes que je croise.
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Versión en Español
Imagina esto.
Llevas veinticinco años viviendo con otras treinta familias.
No en un edificio de apartamentos.
En Alemania, en una gigantesca antigua granja colectiva, al borde de Polonia, comprada tras la caída del Muro de Berlín.
Algunos llegaron para huir de la ciudad.
Otros, para rehacer el mundo.
Y algunos solo buscaban un lugar tranquilo para cultivar un huerto, criar a sus hijos o montar fiestas.
Piensas que no puede funcionar.
Demasiadas visiones. Demasiados conflictos potenciales.
Y, sin embargo, funciona.
No porque escribieran las reglas correctas.
Sino quizás precisamente porque nunca las escribieron.
Sin documento fundacional.
Sin carta ni manifiesto.
Sin valores escritos en la pared.
Solo una historia vivida en común.
Una cultura construida a base de repetición y compromisos.
Enspiral sin instrucciones
Ahí pasé unos días esta semana.
Un escenario perfecto para un retiro de Enspiral Europa — la rama europea del colectivo nacido en Nueva Zelanda.
Con los años, Enspiral se ha convertido en una constelación de iniciativas y personas unidas por un vínculo tan difícil de definir como profundo de vivir: una mezcla de confianza, deseo de impacto y apoyo mutuo.
Lo que más me impresionó fue su forma de gestionar la red con muy poca formalización.
Una vez más, el colectivo se sostiene principalmente gracias a una manera de estar juntos, cristalizada con el tiempo.
Enspiral se mantiene con un solo retiro al año. A veces dos.
Y entre uno y otro, existen los “pods” — pequeños grupos de dos a cinco personas que se reúnen a su propio ritmo para explorar juntos un tema elegido: el amor libre, la inteligencia artificial, el dinero, o simplemente la necesidad de un círculo de apoyo.
Una estructura ligera.
Una cultura que se transmite sobre todo por la presencia y la acción.
Un colectivo donde son las relaciones las que sostienen la estructura — y no al revés.
Estructura emergente
Yo, que disfruto escribiendo marcos para entender las cosas, con documentos bien ordenados en carpetas compartidas…
me encontré en un mundo mucho más fluido.
Donde las emociones no estaban “aparte”, sino en el centro de todo.
Me sorprendió sentirme un poco perdida al principio.
Como si esperara que alguien me explicara el manual de instrucciones.
No es que lo oral sea mejor que lo escrito.
Pero vi lo que puede ser una cultura que no necesita ser nombrada para existir.
Que se cristaliza poco a poco, a fuerza de convivir.
Y que se mantiene porque las personas se sostienen mutuamente.



¿Y si dejamos que ocurra?
Desde que volví a Maysou, no dejo de pensar en una imagen que uso a menudo:
dibujamos un marco y dejamos que la gente pinte.
Tal vez el verdadero desafío sea encontrar el equilibrio entre lo que trazamos y lo que dejamos emerger.
Entre la necesidad de decir, y la necesidad de dejar ser.
Y me pregunto también:
¿qué es lo que realmente hace falta formalizar aquí?
¿Y qué puede quedarse en esa memoria oral que pasa de taza en taza, del brasero al rincón de la cocina, de una mirada a otra?
¿De verdad todo necesita ser dicho?
¿O hay cosas que tienen más fuerza cuando se sostienen en lo cotidiano, cuando se viven antes de entenderse, cuando se aprenden sin ser enseñadas?
Quizás lo que estructura un lugar no son sus normas,
sino los gestos que se repiten lo suficiente como para convertirse en cultura.
Y tal vez lo único que haya que escribir a veces
es lo que queremos transmitir, no lo que queremos controlar.
¡Mil gracias!
A quienes estuvieron allí.
Gracias por las conversaciones, los intercambios, las historias alrededor del fuego.
Gracias por hacerme sentir bienvenida, sostenida, vista y al mismo tiempo, por sacudir mis maneras de hacer, mis automatismos, mis certezas.
Gracias por existir y recordarme que no estoy sola en la búsqueda de otras formas de vivir, de habitar, de trabajar y de amar.
Me sentí en casa.
Y me dieron ganas de volver y de ofrecer esa sensación a todas las personas que me cruce.
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